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Londres Canary Wharf & Greenwich, le making-of

Pour créer les parcours urbi­run, je paie de ma person­ne… Si, si, je fais des recherches, je passe des heures sur des cartes, je voyage, et je cours… Et si urbi­run te garan­tit le meilleur itiné­raire et les meilleures vues, il ne garan­tit pas la météo… ni l’es­to­mac…

Donc j’ai couru à Londres… et tu vas décou­vrir pourquoi j’ai dû courir vrai­ment très vite, enfin, le plus vite que je pouvais vu les circons­tan­ces…

Si tu veux le parcours .gpx de ce tour c’est ici

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Arrivé à Londres en fin d’une mati­née pluvieuse de mars 2018, 24h après l’ar­ri­vée prévue, les joies des retards aériens hiver­naux, j’ai 2 parcours urbi­run à vali­der sur le week-end, va pas falloir mettre les 2 pieds dans la même basket

A peine le temps de me chan­ger à l’airbnb du jour, et c’est parti en tout début d’après-midi, en métro direc­tion Canary Wharf.

Canary Wharf est un quar­tier d’af­faire ultra-moderne, qui a resurgi sur les anciens docks du port le plus fréquenté du monde, après près de 30 ans de quasi aban­don, suite au dépla­ce­ment du port plus à l’est, suite à la construc­tion du barrage sur la Tamise destiné à réduire les effets des marées en ville. Entre 1996 et 2006, la popu­la­tion active dans le quar­tier a été multi­pliée par 9… Et c’est donc au milieu d’un bel ensemble de buil­dings que je sors d’une gare très moderne, tout en verre…

N’em­pêche qu’il pleut et qu’il fait vache­ment froid… Mais bon, c’est Londres, et c’est le premier week-end de mars, je m’at­ten­dais à quoi aussi…

Les buil­dings ont pous­sés sur les docks, entre les canaux et les bassins du port. Je pars donc de South Dock, direc­tion Black­wall Basin, et j’ar­rive à Poplar Dock Marina, devenu port de plai­sance, où l’on retrouve ces nombreuses petites péniches très étroites et allon­gées, typiques des canaux britan­niques. Les anciens hangars alen­tours ont été trans­for­més en loge­ment, et je cours sur une petite prome­nade aména­gée, sans voitures, sans bruit, et sans personne en fait… C’est très tranquille, désert.

En même temps, il fait un temps à pas mettre le nez dehors, sauf celui d’un runner, évidem­ment… Et je me sens pas au top, pas la grande forme. Je me sens faible et fati­gué, mais ça va passer, je sais que ça arrive parfois, à moi comme à vous tous n’est-ce pas ?…

Je me laisse ainsi guider à travers la Isle of Dogs, jusqu’aux rives de la Tamise. De l’autre côté du fleuve brunâtre, je devine dans la brume la struc­ture de l’O2 Arena. Je longe la Tamise sur une prome­nade piétonne, qui cein­ture toute l’Ile aux Chiens. C’est vrai­ment idéal pour courir, mais le vent, la pluie et même par moment le grésil rendent l’ex­pé­rience moyen­ne­ment agréable, et je regarde les eaux brunes du fleuve en me disant que je vais bien­tôt y plon­ger…

Et en effet, après 2km sur cette prome­nade, j’at­teins une petite tour où l’au­dio­guide me laisse choi­sir entre la version stan­dard ou la version courte du parcours. Je prends l’op­tion stan­dard, et je suis les instruc­tions : je rentre dans la tour, et je descends un esca­lier en spirale, jusqu’à l’en­trée d’un tunnel. Ou plutôt d’un tube, inau­guré en 1902, pour relier Canary Wharf à Green­wich. Près de 400m, un tuyau en ligne droite, qui traverse le fleuve, par en-dessous… Je suis sous l’eau, mais je n’ai jamais été aussi au sec de la jour­née… Je profite de ce calme et de la belle pers­pec­tive qu’offre cette construc­tion inso­lite, tout en me disant que je n’au­rai pas souvent l’oc­ca­sion de courir sous un fleuve

Je ressors sur la rive sud de la Tamise, à Green­wich, près d’un Trois-mâts histo­rique, le Cutty Shark construit en 1869, qui est le dernier des fameux navires Tea Clip­pers exis­tant, et qui battit le record du monde de vitesse en 1871, en rentrant de Chine à Londres en 107 jours

Et je me dis qu’un thé me ferait du bien. Je me sens de plus en plus faible et frigo­ri­fié… mais vu que je suis trempé, le mieux est de conti­nuer pour finir le parcours au plus vite, et rentrer prendre une douche chaude et mettre des habits secs.

J’es­ca­lade la petite colline de Green­wich, par une large avenue bordée d’arbres, et j’ar­rive à l’Ob­ser­va­toire Royal de Green­wich, qui fut long­temps le lieu de réfé­rence pour déter­mi­ner l’heure à travers le monde. Ce n’est plus le cas main­te­nant et le bâti­ment est devenu un musée sur le mur duquel on peut voir tous les étalons de distances : pied, yard, etc…

L’Ob­ser­va­toire est au sommet de la colline qui surplombe un vaste parc, et offre une belle vue sur les Dock­lands et l’East End… sauf aujour­d’hui, ou je profite d’une belle vue sur la brume… Je redes­cends à travers le parc, et j’at­teins la Queens House, que le roi Jacques Ier fit construire au début du 17ème siècle comme rési­dence d’été pour sa femme Anne du Dane­mark, entiè­re­ment en style clas­sique renais­sance. Je pénètre dans le parc de la Maison de la Reine, je passe sous une colon­nade, puis je ressors par le portail prin­ci­pal, comme un invité de marque.


Le parcours m’em­mène ensuite autour du pâté de maison suivant, me faisant contour­ner l’Uni­ver­sité de Green­wich et l’An­cienne Ecole Navale Royale, qui pendant des siècles a formé les offi­ciers de la marine britan­nique. L’en­semble de ces bâti­ments a été disposé afin que depuis la Queens House, on puisse toujours voir la Tamise. L’Ecole Navale a été trans­fé­rée sur la côte sud, et ses anciens bâti­ments accueillent main­te­nant le Musée natio­nal de la marine, et même l’uni­forme que l’Ami­ral Nelson portait lorsqu’il fut mortel­le­ment touché à la bataille de Trafal­gar.

De retour sur les rives de la Tamise, je ne me sens pas mieux, et je me réjouis d’être briè­ve­ment à l’abri dans le tunnel. Je retra­verse ainsi le fleuve, à plein tube (enfin surtout dans le tube, car je ne bouge plus très vite), direc­tion nord…

Je reprends le long de la prome­nade autour de l’Isle of Dogs, l’es­to­mac en vrac, grelot­tant, j’es­saie d’al­ler le plus vite possible, dans l’es­poir de ne pas devoir… enfin bref, des panneaux rappellent que c’est déjà inter­dit aux chiens de le faire ici, donc je vais essayer de me rete­nir… Je prépare la phrase que je dirais si quelqu’un me surprend accroupi au pied d’un arbre, car je ne vais pas tenir… Je me laisse guider, dans l’es­poir de croi­ser rapi­de­ment un pub. Mais c’est un quar­tier rési­den­tiel très calme… et rien…

C’est au moment où je perds tota­le­ment espoir que je vois le Hubbub Bar & Kitchen. Je m’y préci­pite, et coup de chance, à peine à l’in­té­rieur, je suis face à la porte des toilettes… je m’y engouffre en trem­blant… et je sauve mon honneur de justes­se… Alle­luia… Je tremble de partout, je suis congelé, et à bout de force. Je sais main­te­nant que j’ai la gastro de l’an­née, mais il me faut conti­nuer… Encore 2–3 kilo­mètres jusqu’à la station de métro…

Je longe le bassin de Milwall Outer Dock puis le Milwall Inner Dock, dont les quais sont encore agré­men­tés de quelques vieilles grues. Je traverse le bassin par le Glen­gall Bridge un vieux pont bascu­lant de style hollan­dais gardé par deux belles tours. Rénové en 1990, ce pont est une star de la pour­suite en bateau qu’on peut voir dans le film de James Bond Le Monde ne suffit pas.

Je conti­nue péni­ble­ment sous la pluie et dans un vent tel que ma casquette s’en­vole par 2 fois en remon­tant vers le South Dock. Je vis un enfer… Je traverse l’élé­gante passe­relle piétonne de South Quay sans prendre le temps d’en appré­cier la struc­ture, et je m’en­gouffre dans la gare comme un zombie…

Le trajet de retour en métro n’est qu’un longue prière grelot­tante pour que mon bide résiste jusqu’à l’ar­ri­vée. Ca tient. De retour à l’ap­part, je me douche en trem­blant, et me glisse au lit… d’où je ne ressor­ti­rai qu’oc­ca­sion­nel­le­ment, pour faire vivre un enfer à mon amou­reu­se…

Mais je peux profi­ter des 24h suivantes bien au fond du lit, pour me remé­mo­rer ce run et me dire que fina­le­ment, c’est vrai­ment un très très chouette parcours… Et t’en fais pas, si tu le cours, je te promets que ce sera beau­coup plus agréable que pour moi…

Alors si tu veux le faire, c’est par là : parcours urbi­run Londres Canary Wharf et Green­wich

Et sinon on a 4 autres parcours pour décou­vrir Londres.

Tous les parcours de Londres sont dispo­nibles sous forme de fichiers .gpx que tu peux télé­char­ger pour ta montre-sport ou ton smart­phone, en cliquant ici

 

ou obte­nir ce parcours préci­sé­ment en cliquant direc­te­ment ici
urbi­run London Canary Wharf&Green­wich 12km – tour.gpx
Et on te propose aussi plein d’en­droits sympa pour courir dans la capi­tale britan­nique : Courir dans les parcs et Courir au fil de l’eau.

PS : et on te raconte aussi d’autres making-of et runs urbi­run, ailleurs sur le blog, par exemple à San Fran­cisco, à Munich, à Porto, ou à New York

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