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Courir à Amsterdam

Courir à Amster­dam, c’est fran­chir des dizaines de ponts, être atten­tif aux 800’000 vélos (si, si, 800’000, c’est offi­ciel) plus qu’aux voitures, et rester concen­tré pour ne pas finir dans un canal à force de lever la tête pour profi­ter du paysage.

Courir à Amster­dam, un récit garanti sans gros sabots en bois, sans gouda, sans fumée (promis maman) et sans lèche-vitri­ne… enfin presque…

PS : atten­tion aux vélos, ils sont prio­ri­taires, et en cas de colli­sion, c’est toi qui est respon­sa­ble…

Avec mon ami Stéphane, engagé comme photo­graphe volon­taire, on a rejoint le parcours urbi­run à hauteur de la Wester­kerk, devant laquelle se dresse, toute menue et fragile, la statue d’Anne Frank, qui a vécu son adoles­cence cachée dans un grenier à 2–3 maisons de là…

On se laisse guider jusqu’au Palais Royal, sur le fameux Dam, la place centrale de la ville. Un Palais Royal un peu terne, sans gardes en costumes, sans barrières dorées, ça change de Copen­hague, Stock­holm ou Londres… Mais en même temps, la famille royale vit à La Haye…

Le long de la rue Kalvers­traat, les maga­sins sont encore fermés, et nous entrons par un petit portail très discret, dans le Bégui­nage, véri­table havre de paix, dans une cour inté­rieure qui accueille une petite église et où logeaient des Béguines, des reli­gieuses qui n’avaient pas pronon­cés de voeux. On y trouve aussi la dernière maison en bois de la ville, mode de construc­tion inter­dit il y a bien long­temps en raison du risque d’in­cen­die. Un autre petit portail voûté, et nous revoilà dans la rue, direc­tion le Marché aux Fleurs

Ce marché se tient sur des bateaux, amar­rés le long d’un canal, même si les fleurs ne sont plus ache­mi­nées par ce moyen de trans­port. 

Nous faisons une petite pause pour présen­ter urbi­run à d’autres coureurs que nous croi­sons sur un pont (évidem­ment), juste après le Leid­se­plein. Ils sont bien sûr tota­le­ment enthou­siastes avec notre idée géniale, et en même temps, je les voyais mal me répondre “c’est une idée de merde tota­le­ment inin­té­res­san­te…”. Les gens sont polis. Mais sincères, c’est une super idée, non ?

On goûte briè­ve­ment au calme des larges allées du Vondel­park où on vous conseille d’al­ler courir aussi, mais bien sûr après avoir fait le parcours urbi­run… Le Vondel­park, c’est un peu leur Central Park, Hyde Park ou Engli­sher Garten à eux, mais en plus petit. Comme quoi tout ce qui est hollan­dais n’est pas forcé­ment plus grand…

Puis le Museum­splein se présente sous nos baskets : vaste plaine bordée de musées à l’ar­chi­tec­ture moderne, Musée d’Art contem­po­rain et du design, Musée Van Gogh, Musée d’Art moderne, au bout de laquelle trône le fameux Rijks­mu­seum, dont on traverse les gale­ries voûtées, sans manquer de jeter un oeil par les baies vitrées qui offrent de belles vues sur les halls ultra­mo­dernes, contras­tant avec le clas­si­cisme du bâti­ment vu de l’ex­té­rieur. Une arai­gnée géante nous attends à la sortie, mais elle a beau avoir 8 pattes, on la laisse carré­ment sur place.

Nous longeons des canaux magni­fiques dans lesquels les briques rouges des maisons penchées et tordues que l’on trouve tout le long des canaux (si tu veux savoir pourquoi, il y a une expli­ca­tion ici https ://maison-monde.com/maisons-amster­dam-penchees/), se reflètent parfai­te­ment. 

urbi­run nous apprend que le fond de ces canaux est tapissé de vélos, puisqu’on en retire 8’000 par an, et qu’on estime à 25’000 le nombre de bicy­clettes qui y dispa­raissent chaque année…

Le Pont Maigre, pont bascu­lant dont l’ori­gine est contro­ver­sée, sur lequel il était paraît-il quasi impos­sible de se croi­ser à pied, et dont la version actuelle datant du 19ème siècle, n’est plus si maigre, nous permet de traver­ser le large Amstel, fleuve qui a donné son nom à la ville.

De pont en pont (la ville en compte 1280), et ayant choisi la version courte du parcours urbi­run, nous arri­vons sur celui qui a vu la rencontre de Brad Pitt et Georges Cloo­ney dans le film Ocean’s 12, mais on trouve qu’on a encore plus la classe qu’eux. Ben oui, nous on court

Puis nous voilà sur la place de marché Nieuw­markt au centre de laquelle trône le bâti­ment de Waag, ancienne porte d’en­trée de la ville, puis maison de pesée, c’est main­te­nant un restau­rant, éclairé par plus de 300 chan­de­liers. Vaut le coup d’oeil.

Un virage à gauche, et nous entrons dans le fameux Red Lights District, ses vitrines et ses lumières rouges. Plutôt calme en ce milieu de mati­née, même si notre foulée élégante suscite des convoi­tise, puisqu’une femme (qui ferait bien de se mettre très vite au sport) nous invite à passer derrière le rideau. Aucun risque de ralen­tir, ne vous en faites pas.

En faisant le tour de la Oude Kerk, la vieille église, si vous êtes atten­tif, vous trou­ve­rez un pavé en forme de sein… ben oui, cette église est au coeur du quar­tier rouge. D’ailleurs, bien que le parcours soit prin­ci­pa­le­ment sur des pavés, ceux-ci sont très régu­liers, et vrai­ment on n’a pas l’im­pres­sion de courir sur ce revê­te­ment d’ha­bi­tude pas idéal. On les oublie carré­ment.

Quelques vitrines fermées se succèdent encore, jusqu’à ce que nous arri­vions à proxi­mité de la gare. Ce gigan­tesque bâti­ment, de style néo-renais­sance, est posé sur presque 9000 pieux de plus de 10m, plan­tés dans le sol meuble, pour en assu­rer la stabi­lité. Chaque maison de la ville est d’ailleurs construite sur une dizaine de pieux, qui font office de fonda­tions.

Puis nous termi­nons par le quar­tier de Jordaan, très tranquille, et dont les terrasses au bord des canaux sont tout à fait atti­rantes, et d’ailleurs après ce run d’une petite dizaine de kilo­mètres, une petite pause est bien méri­tée.

Bref, courir à Amster­dam, c’est courir dans un véri­table décor de carte postale, tout en décou­vrant une grande variété d’atmo­sphères différentes. Il faut juste faire atten­tion aux vélos, aux canaux, et aux vitrines… 

Essaye, on te garan­tit que tu ne le regret­tera pas. Il suffit de cliquer là, et de télé­char­ger… bon, oui, après il faut courir… mais tu peux marcher aussi, on verra rien, et on dira rien…

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