Running (français) / 06/02/2020
Running / 06/02/2020
Courir à Amsterdam
Courir à Amsterdam, c’est franchir des dizaines de ponts, être attentif aux 800’000 vélos (si, si, 800’000, c’est officiel) plus qu’aux voitures, et rester concentré pour ne pas finir dans un canal à force de lever la tête pour profiter du paysage.
Courir à Amsterdam, un récit garanti sans gros sabots en bois, sans gouda, sans fumée (promis maman) et sans lèche-vitrine… enfin presque…
PS : attention aux vélos, ils sont prioritaires, et en cas de collision, c’est toi qui est responsable…
Avec mon ami Stéphane, engagé comme photographe volontaire, on a rejoint le parcours urbirun à hauteur de la Westerkerk, devant laquelle se dresse, toute menue et fragile, la statue d’Anne Frank, qui a vécu son adolescence cachée dans un grenier à 2–3 maisons de là…
On se laisse guider jusqu’au Palais Royal, sur le fameux Dam, la place centrale de la ville. Un Palais Royal un peu terne, sans gardes en costumes, sans barrières dorées, ça change de Copenhague, Stockholm ou Londres… Mais en même temps, la famille royale vit à La Haye…
Le long de la rue Kalverstraat, les magasins sont encore fermés, et nous entrons par un petit portail très discret, dans le Béguinage, véritable havre de paix, dans une cour intérieure qui accueille une petite église et où logeaient des Béguines, des religieuses qui n’avaient pas prononcés de voeux. On y trouve aussi la dernière maison en bois de la ville, mode de construction interdit il y a bien longtemps en raison du risque d’incendie. Un autre petit portail voûté, et nous revoilà dans la rue, direction le Marché aux Fleurs.
Ce marché se tient sur des bateaux, amarrés le long d’un canal, même si les fleurs ne sont plus acheminées par ce moyen de transport.
Nous faisons une petite pause pour présenter urbirun à d’autres coureurs que nous croisons sur un pont (évidemment), juste après le Leidseplein. Ils sont bien sûr totalement enthousiastes avec notre idée géniale, et en même temps, je les voyais mal me répondre “c’est une idée de merde totalement inintéressante…”. Les gens sont polis. Mais sincères, c’est une super idée, non ?
On goûte brièvement au calme des larges allées du Vondelpark où on vous conseille d’aller courir aussi, mais bien sûr après avoir fait le parcours urbirun… Le Vondelpark, c’est un peu leur Central Park, Hyde Park ou Englisher Garten à eux, mais en plus petit. Comme quoi tout ce qui est hollandais n’est pas forcément plus grand…
Puis le Museumsplein se présente sous nos baskets : vaste plaine bordée de musées à l’architecture moderne, Musée d’Art contemporain et du design, Musée Van Gogh, Musée d’Art moderne, au bout de laquelle trône le fameux Rijksmuseum, dont on traverse les galeries voûtées, sans manquer de jeter un oeil par les baies vitrées qui offrent de belles vues sur les halls ultramodernes, contrastant avec le classicisme du bâtiment vu de l’extérieur. Une araignée géante nous attends à la sortie, mais elle a beau avoir 8 pattes, on la laisse carrément sur place.
Nous longeons des canaux magnifiques dans lesquels les briques rouges des maisons penchées et tordues que l’on trouve tout le long des canaux (si tu veux savoir pourquoi, il y a une explication ici https ://maison-monde.com/maisons-amsterdam-penchees/), se reflètent parfaitement.
urbirun nous apprend que le fond de ces canaux est tapissé de vélos, puisqu’on en retire 8’000 par an, et qu’on estime à 25’000 le nombre de bicyclettes qui y disparaissent chaque année…
Le Pont Maigre, pont basculant dont l’origine est controversée, sur lequel il était paraît-il quasi impossible de se croiser à pied, et dont la version actuelle datant du 19ème siècle, n’est plus si maigre, nous permet de traverser le large Amstel, fleuve qui a donné son nom à la ville.
De pont en pont (la ville en compte 1280), et ayant choisi la version courte du parcours urbirun, nous arrivons sur celui qui a vu la rencontre de Brad Pitt et Georges Clooney dans le film Ocean’s 12, mais on trouve qu’on a encore plus la classe qu’eux. Ben oui, nous on court…
Puis nous voilà sur la place de marché Nieuwmarkt au centre de laquelle trône le bâtiment de Waag, ancienne porte d’entrée de la ville, puis maison de pesée, c’est maintenant un restaurant, éclairé par plus de 300 chandeliers. Vaut le coup d’oeil.
Un virage à gauche, et nous entrons dans le fameux Red Lights District, ses vitrines et ses lumières rouges. Plutôt calme en ce milieu de matinée, même si notre foulée élégante suscite des convoitise, puisqu’une femme (qui ferait bien de se mettre très vite au sport) nous invite à passer derrière le rideau. Aucun risque de ralentir, ne vous en faites pas.
En faisant le tour de la Oude Kerk, la vieille église, si vous êtes attentif, vous trouverez un pavé en forme de sein… ben oui, cette église est au coeur du quartier rouge. D’ailleurs, bien que le parcours soit principalement sur des pavés, ceux-ci sont très réguliers, et vraiment on n’a pas l’impression de courir sur ce revêtement d’habitude pas idéal. On les oublie carrément.
Quelques vitrines fermées se succèdent encore, jusqu’à ce que nous arrivions à proximité de la gare. Ce gigantesque bâtiment, de style néo-renaissance, est posé sur presque 9000 pieux de plus de 10m, plantés dans le sol meuble, pour en assurer la stabilité. Chaque maison de la ville est d’ailleurs construite sur une dizaine de pieux, qui font office de fondations.
Puis nous terminons par le quartier de Jordaan, très tranquille, et dont les terrasses au bord des canaux sont tout à fait attirantes, et d’ailleurs après ce run d’une petite dizaine de kilomètres, une petite pause est bien méritée.
Bref, courir à Amsterdam, c’est courir dans un véritable décor de carte postale, tout en découvrant une grande variété d’atmosphères différentes. Il faut juste faire attention aux vélos, aux canaux, et aux vitrines…
Essaye, on te garantit que tu ne le regrettera pas. Il suffit de cliquer là, et de télécharger… bon, oui, après il faut courir… mais tu peux marcher aussi, on verra rien, et on dira rien…