Running (français) / 12/09/2022
Running / 12/09/2022
SeMiami, le semi-marathon de Miami
Pourquoi à cause d’un test covid positif en novembre, j’ai couru le semi-marathon de Miami en février, fait un caca de la peur presque en mode NBA, et bu une bière à 9h du mat…
Quand tu dois reporter ton billet d’avion non remboursable pour Miami, à cause d’un test Covid positif en novembre, ben tu choisis des dates au hasard en février, histoire d’aller quand même profiter du soleil et des tropiques pendant l’hiver…
Et quand tu constates que tu y seras pendant le week-end du marathon, ben tu t’inscris pour le semi, non ? Surtout si tu en as couru 50 en 2021 (en off), et que ça fait presque 3 ans que tu n’as pas accroché un dossard. Et puis ça te motivera à sortir t’entraîner dans les températures glaciales de l’hiver suisse.
Et c’est comme ça que tu te retrouves début février dans super appart Art-Deco en plein Miami Beach, à 100m de l’Atlantique, séparé de l’immense plage uniquement par quelques rangées de palmiers.
Bref revenons à nos marathons, enfin à notre semi… pour lequel j’ai tenté de suivre un plan d’entraînement, dans l’espoir d’aller chercher un RP à 1h33'30 (à 51 balais, n’importe quoi)
Expo et retrait des dossard
L’expo se tient au Convention Center de Miami Beach. Parfaitement bien organisée, je récupère mon dossard, mon t-shirt et mon sac transparent officiel, seuls sacs autorisés dans la consigne de la zone de départ/arrivée. Pour le reste, expo classique avec majoritairement des marques américaines auxquelles on n’est pas du tout habitués, et étrangement plusieurs stands spécialisés « vélo ».
Après-midi de chill
Où c’est vraiment dur de résister à l’envie de boire quelques bières. Ben oui, terrasses, soleil, température idéale, palmiers, c’est pas évident, je te le garantis, et j’échoue.
Pas stressé, mais je gamberge un peu sur l’objectif trop ambitieux que je me suis fixé. Il faudra plutôt rester dans un état d’esprit plaisir, pas me mettre trop de pression ni trop dans le mal, cet objectif c’était surtout pour me pousser au cul pendant la prépa dans le froid. Il est d’ailleurs difficile d’imaginer que là-bas, à la maison, c’est l’hiver.
Ensuite j’organise mon racepack : prévoir de quoi me changer après la course, mais faut que tout passe dans le sac transparent et dans le sac à dos pliable que j’aurai pour mon trajet à vélo : 9km jusqu’au départ/arrivée, à 4h du mat’.
Soirée
Petite pasta party à l’emporter, cookies pour le dessert Derniers préparatifs, puis je me couche assez tôt, pas vraiment stressé un peu anxieux quand même.
Avant le départ
À 4h30 pile, j’enfourche mon vélo et c’est parti pour 10km de pédalage en guise d’échauffement, et surtout de moyen de transport. J’arrive au départ peu avant 5h, au pied des tours de downtown : musique à coin, spotlights dans tous les sens, drapeau américain géant au sommet de l’échelle des pompiers. Bonne ambiance, mais plus personne ne doit dormir dans le quartier…
C’est super bien organisé, et le dépôt du sac se fait en quelques secondes. Je rejoins la zone de départ, et je me fais un petit échauffement autour de la FTX Arena, le stade de basket des Miami Heat.
Classique caca de la peur dans un toitoi isolé derrière la salle de basket (ça évite les files d’attente des toilettes de devant).
Je rejoins mon bloc de départ, pile au moment où une policière entonne l’hymne national, pour marquer le début de la cérémonie protocolaire. C’est très étrange, motivant, et émouvant de me retrouver dans un bloc de départ après si longtemps (marathon de Rotterdam, avril 2019). Je ne pensais pas que cela me ferait ça. Je me sens bien, motivé, et toujours un peu anxieux.
La course
Départ à 6h10, dans la nuit. Après 500m il faut gravir le plus haut pont du parcours, mais cela passe plutôt bien. Je trouve le bon rythme après un kilomètre, et la traversée de la Baie de Biscayne commence.
Nous longeons les immenses paquebots à quai, puis ce sont les grues illuminées du port de marchandises. Au loin sur l’océan, les quelques nuages rosissent déjà.
Une petite grimpette sur un autre pont, et nous voilà à Miami Beach.
5ème km, presque dans les temps, mais je commence à être dans le dur. Il fait chaud, très humide, et je me rends compte qu’il va être vraiment compliqué de tenir ce rythme jusqu’au bout.
Je m’accroche dans la remontée (en fait c’est plat, mais plein nord) d’Ocean Drive, en sachant que mon amoureuse m’attend bientôt, et à l’Est sur l’océan, derrière les palmiers, le ciel commence à s’éclaircir, jauni par les premiers rayons du soleil.
Silvia m’attend devant Le Carlyle, ça me fait du bien, car cela commence à être vraiment difficile. Je m’accroche jusqu’au 10e km, que je passe en 43 :47, peut-être un RP sur cette distance, je ne sais pas.
Ça devient de plus en plus dur, et je peine vraiment à m’accrocher à d’autres coureurs, pour tenir un rythme.
Vers le 13e km, je retrouve Silvia qui commence à me suivre en vélo, ce qui m’encourage beaucoup. Nous traversons à nouveau la Baie de Biscayne, par les Venetian Islands. Le soleil est maintenant là, la baie est paisible, et devant nous la skyline de downtown où étincellent les premiers rayons du soleil.
Je m’accroche autant que possible, je profite des encouragements de Silvia sur son vélo, mais je n’ai plus beaucoup de jus.
De retour à Miami, km 18, Silvia me laisse pour rejoindre l’arrivée.
Il commence à y avoir un peu de monde au bord de la route, l’ambiance est bonne, bruyante, ça fait du bien. Je sens que je ralentis encore, mais j’espère avoir encore un peu de force pour remettre une petite briquette dans le dernier km. Je compte en tours de stade : 5 et demi, 2, 1.
L’ambiance devient très bruyante, et sentant enfin la libération j’accélère et fonce vers la ligne d’arrivée, après un dernier virage à gauche. Silvia est là mais je ne l’entends pas et ne la vois pas. Je ne vois que l’arche.
Ça y est, c’est fini… et tant mieux. J’en ai chié…
1h38'58. Objectif pas atteint, mais je suis quand même content : 3ème meilleur résultat sur la distance, 25ème sur 569 dans ma classe d’âge (M50–54, soit dans les 4.3% premiers), 359/4959 chez les hommes. Mais je suis surtout soulagé que ce soit derrière.
L’après course
Silvia est là derrière la grille, juste après la ligne, où je reçois en dégoulinant comme rarement, la médaille la plus lourde de tous les temps. Heureusement il me reste encore un peu de force et je ne me plie pas en 2…
Ravito, banane, plateau repas (que je donnerai à un sans abri qui dort derrière la consigne des sacs), et on va s’installer sur un banc de Bayfront Park, pour continuer à dégouliner un moment sous les palmiers en profitant de la vue sur la Baie et du concert de la fanfare de l’US Army.
Il n’est pas à huit heures du matin, la température est parfaite, le ciel grand bleu, et un gars se promène avec un drapeau « Trump won ». Je ne savais pas que cet abruti avait fait ce semi-marathon, et encore moins qu’il l’avait gagné. En tout cas je ne l’ai pas vu me dépasser…
Presque 9h du mat, il est grand temps d’aller déguster une bonne bière locale au Beer Garden installé sur les quais pour l’occasion… drôle de dimanche matin, mais ça passe super bien…
Bref, le semi de Miami, je dis oui… vas-y !
*** Le parcours urbirun Miami c’est ici
*** urbirun Miami, c’est comment ? le récit ici ? et la vidéo ici.