La diagnoale suisse ne bikepacking? On dit oui.Traverser un pays en vélo, c'est toujours sympa. Traverser la Suisse en VTT c'est sublime, exigeant, mais tu es totalement récompensé…

Route VTT 2 - La Suisse d'un lac à l'autre

urbirun BIKE

La diagnoale suisse ne bikepacking? On dit oui.Traverser un pays en vélo, c’est toujours sympa. Traverser la Suisse en VTT c’est sublime, exigeant, mais tu es totalement récompensé de tes efforts… en plus si tu as la chance de n’avoir qu’une seule crevaison et du soleil, que demander de plus.

Merci à SuisseMobile pour ce magnifique itinéraire, le Panorama Bike.

 

Etape 1 / Rorschach – Lehmen 49.7km / +1’720m

Pour traverser la Suisse en VTT, il faut d’abord plus de 5h de train pour atteindre l’extrême nord-est du pays au bord du lac de Constance, à Rorschach. 
C’est de là que je prends le départ pour une longue diagonale vers le sud-ouest, qui me mènera jusqu’à Montreux, sur les rives du lac Léman. 
Cet itinéraire va me mener d’un lac à l’autre, sur 475km à travers tout le pays. 
Cela commence par de petites ascensions dans les collines au sud du Lac de Constance, et par lesquelles je quitte le canton de Saint-Gall pour entrer dans celui d’Appenzell. Ces montées constituent un bon échauffement, pour cette semaine qui s’annonce radieuse et chaude.
J’apprécie la fraîcheur des forêts même si parfois les grimpettes sont plutôt exigeantes, mais elles restent courtes, ce qui est appréciable pour une première après-midi de pédalage. Et le décor compense largement l’effort consenti.
J’atteins la charmante petite ville d’Appenzell, capitale du canton du même nom, fameuse pour ses maisons aux façades colorées. 
Il ne me reste que quelques petits kilomètres pas trop difficiles pour terminer cette première demi-étape, à Lehmen.





Etape 2 / Lehmen – Näfels 58.6km / +1’724m

La deuxième étape commence par une agréable ascension à travers les sapins, sur une route joliment gravillonnée et dont la pente n’est pas trop difficile. 
Cela me permet d’apprécier avec plaisir les paysages magnifiques de marais alpins et d’alpage, que je traverse pour monter vers le premier sommet du jour.
De l’autre côté du col, à Schwägalp, j’ai la surprise de découvrir que se tient une compétition de lutte traditionnelle suisse, la lutte à la culotte, qui a attiré un grand nombre de spectateurs, bien qu’on se trouve à plus de 1’300m d’altitude, au milieu des alpages.
Puis je redescends dans le canton de Saint-Gall, vers un joli petit plateau alpin, depuis lequel j’entame la deuxième ascension du jour. 
Je dois grimper jusqu’au Risipass qui culmine à 1’457m, toujours dans ce décor d’alpages parsemés de sapins.  
Au bas de la descente, je me ravitaille dans le petit village de Stein, avant d’entamer une nouvelle ascension.
C’est une longue montée goudronnée, d’une dizaine de kilomètres, qui me mènera à plus de 1’500 m d’altitude au col de Vorder Höhi, dernière difficulté du jour.
Je profite alors d’une longue descente vers le magnifique lac de Walensee et ses eaux turquoises, avant de longer le canal de la Linth qui relie ce lac à celui de Zürich, pour arriver à Näfels, étape du jour dans le canton de Glaris.  J’ai la mauvaise surprise de découvrir que mon hébergement est fermé et que personne n’est joignable, et je passe la fin d’après-midi à trouver une solution de rechange dans les environs, et je finis par passer la nuit à la Linth-Arena un complexe sportif qui dispose de quelques chambres.






 

Etape 3 / Näfels – Schwyz 74.1km / +2’481m

La troisième journée commence par une nouvelle longue ascension de plus de 12 km, dans la vallée de Niederurnen. 
La pente est régulière, mais avoisine les 10% de moyenne. Il faut être patient, et profiter du paysage et de la fraîcheur matinale.
A partir de 1000m, je retrouve à nouveau ce décor enchanteur de sapins et de marais alpins, parsemé de gros rochers. 
Un col sans nom à plus de 1400m marque l’entrée dans le canton de Schwyz. 
Le début de la descente à travers les marais me fait mettre pied à terre pour la première fois dans cette aventure. Et ce ne sera pas la dernière.
Un longue descente me ramène en fond de vallée, jusqu’à Flühbodeli, à moins de 600m d’altitude d’où je vais entamer une nouvelle ascension.
Cette montée jusqu’à Sattelegg est très exigeante, et la lourde chaleur de midi ne facilite vraiment pas les choses .
Puis c’est la descente vers le Lac de Sihl, que je traverse par une pont de plus de 1km, tout droit jusqu’à la ville d’Einsiedeln, où je suis accueilli son gigantesque couvent, lieu de pélerinage important sur la Via Jacobi.
Je profite ensuite d’une dizaine de kilomètres de faux plat montant dans la vallée de l’Alpthal.
Ce répit est bien agréable avant la dernière ascension du jour, jusqu’à Haggenegg (1’414m), un col dominé par le massif des Mythen.
Dans la dernière descente je profite de jolies vues sur le Lac de Lauerz, et sur la montagne à grimper le lendemain matin, juste derrière.
Je fais étape à Schwyz, capitale du canton du même nom.









Etape 4 / Schwyz – Sörenberg 81km / +2’365m

Pour la première fois, la journée ne commence pas directement par une ascension. Je longe d’abord le Lac de Lauerz, lisse comme un miroir dans le calme du matin.
Puis c’est parti pour 6km de montée à plus de 10%. Ca pique et ça réveille, mais la vue fait vite oublier la douleur. 
Et je suis récompensé puisque la fin de cette grimpette emprunte un magnifique single trail, jusqu’au col de Gätterli.
Je plonge ensuite vers le Lac des Quatre-Cantons qui s’étale 600m plus bas lové au coeur des montagnes.
La courte traversée du lac sur le ferry qui me mène à Beckenried, me permet de profiter d’un peu de repos. Puis me voilà dans un nouveau canton, Nidwald.
Un bref passage dans la plaine et j’arrive à Stans, patrie du héros légendaire suisse Winkelried, avant de profiter de la fraîcheur de la très jolie forêt de Chernwald, qui m’ouvre un septième canton, Obwald.
Je me ravitaille à Sarnen, puis je profite du plat le long du lac du même nom, car l’après-midi qui m’attend sera longue, et plutôt pentue.
En effet, à partir de Giswil, j’entame une longue ascension de 13km pour plus de 1100m de dénivelé. Il fait très chaud, et je m’asperge autant que je peux à chaque ruisseau. Le Lac de Sarnen rapettisse de plus en plus derrière moi, et j’atteins la station de
Mörlialp.
Encore un effort, et je passe avec soulagement le Col de Glaudenbielen à plus de 1’600m, après une ascension éprouvante sous une chaleur écrasante.
Une courte descente me permettra d’atteindre le village de Sörenberg, dans le canton No 7, Lucerne.




Etape 5 / Sörenberg – Thun 83.1 / +2’129m

La 5ème étape commence par une ascension exigeante, mais le décor sauvage sur le chemin du Blattenegg (1’635m) est tout simplement grandiose. 
Même si je dois brièvement pousser, le paysage compense largement ce petit désagrément.
Je profite ensuite de la longue descente, car je sais que je vais bientôt devoir à nouveau mettre pied à terre.
En effet, à l’entrée dans le canton de Berne, le chemin muletier de Schäpfeberg, sur lequel je suis déjà passé, nécessite de pousser sur un petit kilomètre.
Du coup, même si ça continue ensuite à monter, je suis content de pédaler à nouveau jusqu’à un magnifique plateau totalement dépaysant. 
Je ne sais plus si je suis en Suisse, en Scandinavie ou au Canada. J’ai l’impression qu’un renne peut apparaître à tout instant. 
Mais non, ce sont des vaches que je vois. C’est bien la Suisse.
Une courte descente, une dernière difficulté, puis me voilà sur les flancs du Beatenberg, qui surplombe le Lac de Thoune. 
C’est un secteur globalement descendant, qui longe toute la rive nord du lac, au sommet de falaises abruptes, percées de quelques tunnels, et les vues sont époustouflantes. 
Un bref secteur forestier m’offre ensuite quelques instants de plaisir… 
et de déplaisir…puisque je dois mettre pied à terre sur des sentiers très escarpés pas moments.
Puis je commence la longue descente vers Thoune. Je traverse sa charmante vieille ville, avec ses ponts sur l’Aar, et ses surfeurs, pour y faire étape…
Enfin je profite d’une longue descente, jusqu’à la charmante vieille ville de Thoune, avec ses ponts sur l’Aar, et ses surfeurs, et c’est là que je ferai étape.






 

Etape 6 / Thun – Broc 74,1km / +2’272m

Et voilà déjà la sixième journée qui commence, toujours aussi magnifiquement ensoleillée. 
Je l’entame une nouvelle fois par une longue ascension de 7 kilomètres à 10%, avant un bref répit, puis une dernière montée, pour atteindre le col de Glurnigel, à 1’610m d’altitude.
De là je profite d’une dizaine de kilomètres le long de la crête, sur des sentiers magnifiques.
Le paysage est absolument sublime. Ca monte, ça descend et ça remonte agréablement, passant de forêts en alpages. Un pur délice avec vue. Du VTT 5 étoiles, que ce soit les sentiers ou le décor… 
A Zollhaus je franchis la frontière linguistique, la fameuse barrière de Rösti, sans voir une patate, et j’entre dans la partie francophone de la Suisse
Après une agréable remontée de la rivière Singine Chaude, sur de jolis sentiers, je soufre dans la rude montée de la Balisa, après le Lac Noir. C’est vraiment très raide sur quelques kilomètres, mais encore une fois, le paysage vaut l’effort.
Me voilà dans le canton de Fribourg, le neuvième du voyage, où je descends le Vallon de Charmey sur des sentiers très agréables.
Je pédale jusqu’au village de Broc, en Gruyère, patrie du fromage et du fameux chocolat au lait.





Etape 7 / Broc – Montreux (puis Monthey) 83.7km / +1’954m

C’est parti pour la dernière étape, direction le lac Léman. 
Mais il me faut d’abord franchir le massif du Moléson, le fameux sommet fribourgeois, qui dominera toute la première partie de cette journée un peu moins ensoleillée que les précédentes. 
Une fois passé le village de Moléson sur Gruyères, je longe le versant ouest de ce massif, vers le sud, à travers les alpages. 
Comme toujours dans ces petits trips, je suis content d’arriver bientôt, et en même temps, je ne veux pas que ça s’arrête.
Je redescends jusqu’au village des Paccots, où je crève pour la première et seule fois de ce voyage, où pour la première fois aussi, il y a quelques petites gouttes de pluie.Après les Paccots, je m’attaque à la toute dernière ascension, le Col de Soladier, au pied du massif dentelé de la Cape au Moine. 
Il me faudra pousser un peu pour atteindre le col, mais c’est en pédalant que je franchis cette dernière difficulté, et entre dans le dernier canton, le canton de Vaud.
Et le voilà, le lac, le Lac Léman, à l’extrémité sud-ouest du pays, au bout de ma diagonale.
Il ne reste plus que la longue descente vers Montreux et la rive du Lac, où le hasard fera passer le bateau baptisé justement Montreux, comme pour célébrer la fin de cette petite et magnifique aventure… Me voilà au bout de la Route VTT 2.
Je finis par renoncer au train, et je parcours les 35 derniers kilomètres en vélo, pour atteindre Monthey, où mon amoureuse et des amis m’accueillent avec un très sympathique apéro.
On me félicite, on me dit que c’est fou de faire des trucs, pareil, je souris, je suis bien, et je pense au fond de moi que c’est surtout fou de ne pas les faire. Alors? tu pars quiand?








 

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