urbirun BIKE (français) / 13/07/2022
urbirun BIKE / 13/07/2022
VTT Bikepacking tour à travers le Jura
Parce qu’il n’y pas que la course à pied – En VTT le long de tout le Jura suisse, sur un itinéraire balisé, ludique et varié, au cœur de paysages verdoyants, sauvages, féeriques. L’expérience parfaite pour se sentir se vider l’esprit et le corps, mais se couvrir de sueur et de boue. 375km hors du temps et du monde…
(pour une courte vidéo de ce trip c’est ici)
(galerie photo et détail étape par étape en fin d’article)
“Le Jura en VTT ? Ouais bon, c’est pas les Alpes non plus…”
Peut-être, mais tu vas vite découvrir que c’est une chaîne de montagnes, escaladant des pentes boisées qui s’ouvrent ensuite sur le panorama de la Birstal (Vallée de la Birse). Le Rhin, Bâle, son hôtel de ville rougeoyant, et les plaines maraîchères qui l’entourent sont déjà derrière.
La petite vieille ville de Laufon est gardée par deux imposantes portes, et se prête parfaitement à une pause bien méritée. Répit de courte durée avant plusieurs montées qui permettent de franchir la frontière linguistique, le fameux “Röstigraben”, la barrière de Rösti. Te voilà en Suisse romande, à fleur de forêt et à flanc de montagne. Le terrain est varié, tout comme les vues. Et tu roules agréablement jusqu’à Delémont, chef-lieu du Jura, dernier canton à avoir rejoint la Confédération suisse en 1977, après sa séparation d’avec le canton de Berne.
Méandres et vieilles pierres
A travers une fraîche forêt, tu atteins les premiers cols du périple, pas trop hauts (Rangiers 856m, et Croix 789m), avant de descendre dans la vallée du Doubs, rivière qui baigne le Jura, mais qui est tellement sinueuse qu’elle semble hésiter sur le chemin à prendre (elle tient d’ailleurs son nom de cela, Dubius, le doute).
Toi n’hésite pas, continue jusqu’au charmant village médiéval de Saint-Ursanne. Franchis le Doubs sur le pont de pierre, passe sous la tour, et te voilà sur une place pavée très agréable pour faire une pause. Car la suite va piquer un peu.
Franchement des montagnes…
Après une approche le long de la rivière, ça grimpe sec pour atteindre le plateau des Franches-Montagnes à 1’000m d’altitude. Tu vas même passer par Les Enfers, mais t’en fais pas quand tu y seras, le plus dur sera fait. Chemins gravillonnés, sentiers, serpentent entre forêts et alpages, et te voilà à Saignelégier, chef-lieu de la région, avec ses bâtiments imposants, vestiges de l’âge d’or de l’horlogerie.
La suite est un délice pour les yeux, louvoyant à travers les marais verdoyants et les prairies entourées de sapins, où paissent vaches et chevaux. L’atmosphère est un brin féérique. Pittoresque et typique, le Jura dans toute sa splendeur.
Le Mont-Soleil accueille la plus grande centrale éolienne de Suisse, et c’est au pied de leurs pales nonchalantes que tu continueras à traverser ces magnifiques plateaux, jusqu’à La Chaux-de-Fonds, troisième ville de Suisse romande. Contraste clair avec le calme et la sérénité des paysages que tu viens de traverser.
Vite ressortir de la ville
Pour retrouver une atmosphère plus paisible, il te faudra escalader le Grand-Crêt, jusqu’au Pouillerel (1’277m), avant de plonger à nouveau dans les gorges du Doubs, à travers la forêt, et même quelques tunnels. N’oublie pas de faire un arrêt au Saut-du-Doubs, la cascade la plus fameuse de la région, ni de profiter du paysage le long des falaises qui te mèneront aux Brenets.
Au départ du Locle, c’est directement assez raide, et quelques singles te forceront peut-être à mettre pied à terre (comme moi). Mais si tu atteins le sommet du Grand Sommartel, à 1’313 m d’altitude, tu profiteras d’un joli plateau, puis d’une longue descente jusqu’au village de Couvet, que j’ai faite sous la pluie.
Bref faux plat descendant, le long de l’Areuse, dans le Val de Travers, qui ne l’est pas tant que ça, avant d’attaquer une longue montée. Mais rassure-toi, elle n’est pas trop raide et elle en vaut la peine.
Le grand creux
Elle te mène à 1'420m d’altitude (soit +686m de grimpette quand même), où je te conseille de quitter l’itinéraire officiel et de faire un petit détour direction “La Ferme du Soliat”, et de là de continuer à monter à travers champs jusqu’au mur de pierres sèches, le passer et aller au bord. Au bord de quoi ?
Au bord du Creux. Le Creux-du-Van, magnifique cirque rocheux (1400m de large, 200m de haut) au sommet des falaises duquel tu peux admirer un superbe panorama, tout en dégustant le sandwich à la viande séchée que tu auras sorti de ton sac. Y a pire comme spot pour luncher.
Le grand écran
La suite sera un peu plus tranquille, de hauts plateaux à une altitude plus ou moins constante, des sapins, des vaches, des chevaux, des singles plus ou moins techniques, mais pas raides, bref, un plaisir de VTTiste. Et tu feras même wow, en arrivant au-dessus de Bullet, face à un panorama incroyable sur la quasi-totalité de la Suisse romande. Si, si : le Lac de Neuchâtel à tes pieds, tout le canton de Vaud, et une bonne partie de Fribourg, les préalpes en arrière fond, puis les Alpes, les Dents-du-Midi (en Valais, et au pied desquelles je suis monté dans le train), le Lac Léman, et derrière le Mont-Blanc. Toute la carte sur écran panoramique.
Encore quelques kilomètres, et te voilà à Sainte-Croix. Etonnante petite ville perdue dans la montagne, aux bâtiments assez massifs, reflets d’une histoire horlogère prospère.
Il te faut ressortir de la vallée, mais la montée n’est pas trop rude, et si tu daignes tourner la tête à gauche, tu pourras profiter du panorama pendant plusieurs kilomètres.
Jusqu’au pied des Aiguilles de Baulmes, où parmi les alpages et les vaches, tu verras apparaître les premiers bunkers, vestiges des lignes de défense construites pendant la deuxième guerre mondiale. Tu verras même des “Toblerone”. Pas le chocolat, mais ces longues alignées de triangles de béton antichar, que tu croises assez souvent en Suisse près des frontières.
La descente vers Vallorbe est magnifique, à travers les alpages et les sapins, avant de remonter à travers la forêt, jusqu’au Lac de Joux.
C’est le moment de profiter de quelques kilomètres de “plat” le long du lac, à travers une forêt néanmoins très caillouteuse, jusqu’à Le Sentier.
Un dernier effort pour un ultime kiff
C’est peu après que tu devras franchir la dernière montagne de ce périple (et j’espère que toi tu n’auras pas la pluie tout le reste de l’étape), le Massif du Mont-Tendre. Une belle grimpette qui te mène à plus de 1’300m d’altitude, où tu profites de magnifiques alpages, plus ou moins plats, slalommant avec un plaisir immsense entre les sapins et les vaches, jusqu’au point culminant du voyage, le Col du Marchairuz, à 1’449m.
La descente commence par un single sympa, mais assez technique lorsque c’est mouillé, puis de longues traverses le long de murs de pierres, ou à travers d’épaisses forêts, jusqu’à retrouver le goudron, près de Bassins.
Tu n’as plus qu’à te laisser glisser jusqu’aux rives du Lac Léman. Et te voilà à Nyon, tu l’as fait, tu as traversé le Jura suisse à la force de tes mollets.
Tu veux le faire ?… tu peux le faire
N’hésite plus. Enfourche tout vélo, pars à l’aventure, pédale. Tu en prendras plein les jambes, mais surtout plein les yeux.
Détails, conseils et recommandations
375km / 9400m D+
Fait en 5 étapes (propositon SuisseMobile : 9 étapes)
1. Bâle – Delémont : 75km / +1'715m
2. Delémont – Saignelégier : 70.5km / + 1'619m
3. Saignelégier – Le Locle : 68.3km / +1'390m
4. Le Locle – Saint-Croix : 69km / +1'791m
5. Saint-Croix – Nyon : 92.7km / +1'899m
revêtement naturel env. 170km / singletrail, sentiers env. 30km / asphalte env. 190km
L’itinéraire complet : 5 fichiers .GPX à télécharger ici (bientôt disponible)
N’hésite devant aucune fontaine, remplis ta gourde, tu auras soif
Faisable en vélo électrique, mais il faut adapter les étapes en fonction de ta batterie
Pas de portage, mais j’ai dû quelques fois brièvement pousser face à des montées (ou descentes) un peu rudes et techniques
Lien vers VIA3 JuraBike SuisseMobile