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Inscrivez-vous à newsletter urbirunLa coutume, sur les blogs de running dignes de ce nom, c’est de faire un compte-rendu (CR) de course.
Et comme je suis un blog de running digne de ce nom (non?), voici le CR de mon marathon de New York… que je n’ai pas couru…
Donc, je reprends : voici mon CR du marathon de NYC, comme spectateur. Où tu découvriras le problème majeur qu’on peut y rencontrer, et où je te parlerai de Harry…
AVANT LA COURSE
Oui, alors je t’explique. En fait, on s’est réservé quelques jours à New York, un peu au dernier moment et sans faire gaffe, et il se trouve que c’était le week-end du marathon. Mon amoureuse ne me croit pas quand je dis que c’était pas prévu, mais je le jure votre honneur, c’est un hasard.
Lorsque je lui ai dit que du coup, elle aurait la paix toute la journée pour faire du shopping et se la jouer un peu Sex and the City, toute seule en ville, elle a finalement trouvé l’idée excellente.
LA VEILLE DE LA COURSE
Je repère le parcours, et quelques spots qui me semblent intéressants, je vérifie la météo, je prépare mes affaires, mes horaires et itinéraires. Bref, coureur ou spectateur, la veille d’un marathon, c’est un peu pareil…
LE MATIN DE LA COURSE
Je quitte Queens Plaza et le chouette Hôtel Aloft Long Island City, tout proche de notre préféré à NYC, le Z Hôtel. Direction Brooklyn, en métro. C’est calme, sauf un gars qui semble faire un concours de f*** avec je sais pas qui à l’autre bout de son téléphone…
Queensboro Bridge depuis l’Aloft Hôtel Long Island City (pont traversé par les coureurs au km25)
PENDANT LA COURSE
Arrivé à Brooklyn, station Fulton Street. C’est l’été indien, et les couleurs des arbres le long de Lafayette Avenue sont sublimes. Le premier coureur doit arriver dans environ 45 minutes, mais les deux côtés du fameux faux plat montant du 8ème mile sont déjà remplis.
Je remonte donc Lafayette Avenue, tranquillement. A chaque coin de rue une voiture de police, mais c’est plutôt bon enfant. On met la dernière main à ses pancartes agenouillé sur le trottoir, on installe son stand de petits gâteaux, on lit le journal. Groupes de musique, sonos privées, l’ambiance est partout, et augmente fortement à chaque passage de coureur handisport. C’est magnifique. Chacun est accueilli comme un champion olympique…
J’arrive au sommet de la montée, devant la Bishop Loughlin High School, où la fanfare des étudiants bien alignée sur le trottoir, joue le fameux thème de Rocky, Eye of the Tiger. En boucle. Non-stop… et ils le feront du premier au dernier coureur de la journée. Une vraie performance pour eux aussi…
C’est là que je vois passer la tête de la course. Ils sont légers, rapide, sereins. Impressionnants…
Je redescends l’avenue, vers Downtown Brooklyn, je m’offre un délicieux cookie maison à un stand qui invite les coureurs à “resist! don’t stop at this cute delicious bake sale”. Mais comme je cours pas, je ne résiste pas.
Plus je m’approche de Flatbush et de la 4ème Avenue, plus la foule est dense, et bruyante. Les coureurs sont maintenant nombreux, et les encouragements constants, chaleureux, et hystériques parfois. C’est intense. Magique. J’en profite un bon moment, au pied de l’Ashland Building, juste à côté de la Brooklyn Academy of Music.
Mais il est temps de rejoindre Manhattan. Petit plaisir perso : métro ligne N (et non une autre) pour traverser l’East River par le Manhattan Bridge (et pas dans un tunnel) pour profiter de belles vues sur le pont de Brooklyn et Downtown. Un petit changement à la 14ème pour la ligne verte, et hop, on ressort à la 59ème rue, près de Queensboro Bridge.
C’est là que les coureurs rejoignent Manhattan après avoir traversé tout Brooklyn, et une partie du Queens.
Et wow. La foule est en délire pour les accueillir. Ca hurle non-stop dans le virage à la sortie du pont. Des milliers de spectateurs, on dirait un stade… Puis je remonte la 1ere Avenue sur un gros kilomètre, et c’est pareil… 5–6 rangées de spectateurs entassés tout le long des barrières, des deux côtés, soit environ 10 personnes par mètre linéaire, facile, soit 10’000 par km? (si, si, fait le calcul). A peine possible d’apercevoir les coureurs… Incroyable…
A hauteur du ravitaillement du 26ème km environ, je me ravitaille aussi. Une petite bière dans un bar, en regardant dans la télé devant moi la course qui continue dans mon dos …
Puis je repars vers l’ouest, et vers Central Park, le long de la 66ème rue.
J’entre facilement dans le parc à hauteur du Zoo, et là, il est assez facile de rejoindre le bord de la course, il y a étonnamment moins de monde. Il reste 1km… Sur les visages, douleur et soulagement se mêlent, et les encouragements sont toujours aussi nourris.
Je suis sur l’extérieur du parcours, et je me dis que je vais contourner Central Park par le sud, pour me rapprocher du côté ouest, vers l’arrivée.
Et là il est particulièrement compliqué d’aller le long des barrières sur la 59ème rue. Foule dense et contrôle des sacs pour approcher. Et quand enfin je parviens au coin sud-ouest de Central Park je me dis que je vais pouvoir entrer dans le parc, mais il faut ressortir et contourner toute la place de Columbus Circle, et c’est à nouveau file d’attente et contrôle des sacs pour entrer dans le Park un peu plus haut.
Mais à force de patience, j’y parviens, et je rejoins le parcours au niveau de la haie de drapeaux qui accueille les coureurs au km42. Les couleurs sont magnifiques, l’ambiance est parfaite… et les coureurs heureux… il ne leur reste que 200m…
C’est prenant… tout comme mon besoin de pisser (oui, il faut parler de soi, ça personnalise le récit on m’a dit)… Et moi, je ne peux pas aller plus loin. Le reste est réservé aux sponsors et invités… et aux finishers, bien sûr…
Ayant constaté à regret au fil de la journée qu’il n’y a pas de toilettes publiques à NYC… je me vois forcé de ressortir du Park… ce qui n’est pas beaucoup plus facile que d’y entrer…
Je traverse la 8ème Avenue, coupant le flot de finishers emballés dans leur couverture bleue, médaille au cou, sourire aux lèvres et aux yeux. Ca s’embrasse et se selfie à tout va. C’est beau…
APRES LA COURSE
Mais voilà, le besoin se fait terriblement pressant, et me gâche clairement la fin de l’expérience… j’erre longuement dans le West Side, à la recherche de toilettes accessibles, celles des rares restos dans le coin étant bondées, et puis faut consommer (et c’est pas le moment de prendre des munitions)… Oh joie un Starbucks… le temps que je dise “je vous prends n’importe quoi mais avant donnez moi le code pour les toilettes svp”, il me répond “désolé elles sont cassées…” Et là je crois que je vais inventer une nouvelle recette de café…
Je me ramasse…et je continue…et trouve finalement un endroit pour me soulager… enfin… j’aurais pu dans un quelconque buisson de Central Park, mais comme je ne voulais pas passer les 27 prochaines années dans le couloir de la mort (on les connaît ces ricains quand même), je n’ai pas osé…
CONCLUSION
Ce que je retiendrai de cette expérience… et de ces 18km de marche sur la journée?
L’ambiance, à la fois bon enfant, et chaleureuse, chaude et hystérique, excessive… joyeuse… simple… Regarder le marathon semble pour New York un moment particulier de l’année, une fête, une sortie entre amis… et ça c’est beau… C’est la ville entière qui accueille, reçoit, chaque coureur… en ami, en hôte.
Le meilleur spot selon moi (mais je n’en ai vu que 3) : Brooklyn, entre la 4ème Ave, Flatbush et Lafayette, tout ce secteur… vraiment, un village qui vous accueille à bras ouverts…
Il a fait une météo de rêve, l’été indien dans toute sa splendeur. Je réserve la même pour le jour où je le ferai, car grelotter 2–3h dans le vent et la neige avant le départ, ça me retient bien plus que les 42km à faire…
Car oui, je veux le faire. Il n’est pas en tête de ma liste (je sais pas pourquoi j’ai Londres et Rotterdam (fait depuis la rédaction de ce post, et si tu veux le CR, c’est ici) dans le collimateur depuis longtemps), mais amoureux de NYC et passionné de course à pied, je ne peux pas ne pas le faire…
Et je suis fier… Fier car je n’ai eu les yeux mouillés que 5 fois… dont une fois déjà rien qu’en y allant (ne ricane pas)… et une fois en encourageant Harry, assis sur sa chaise roulante la poussant à reculons avec une seule jambe dans la montée de Lafayette Avenue, acclamé comme une rock-star par des milliers d’anonymes …
Alors Bravo Harry, et merci…
Et Merci New York !!!
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