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Chacun peut agir. Appelez Drogue info service au 42 195

C’était un mardi après-midi comme un autre, voire pire, vu ce qui était prévu en fin de jour­née, et qui n’avait malheu­reu­se­ment rien à voir avec une séance de frac­tionné en côte… Oui, y a pire…

Puis, au détour d’un e-mail de 15h14, ce mardi est devenu très diffé­rent des autres. Tout comme le reste de la semai­ne…

(autres articles «  mara­thon  » : la check-list ultime pour ne rien oublier le jour J / comment être sûr que tu es dans la phase finale d’une prépa mara­thon )

Runnin­gHe­roes m’écrit, et cette fois-ci pas de «  malheu­reu­se­ment, nous t’of­frons une cita­tion pour récon­for­ter les loosers, etc…  ». Non cette fois j’avais gagné, et pas n’im­porte quoi : le Pack Asics VIP pour le Mara­thon de Paris 2017 : pas un dossard préfé­ren­tiel (ouf), mais une Pasta Party VIP, un run surprise à 5h30 le matin du mara­thon, et une place de choix sur la ligne d’ar­ri­vée. Le cul dans le beurre comme on dit chez nous… Et pour tout ça il fallait avoir couru juste 20km en une semaine, et même pas en un seul run…
                                                                  

Une invi­ta­tion de ce genre, même à 600km, ça ne se refuse pas… et ça compen­sait la frus­tra­tion de ne pas aller au Mara­thon de Rotter­dam, le même week-end, auquel nous avions fina­le­ment renoncé pour diverses raisons…
On dégage l’agenda à la va-vite, on se ruine pour des billets de train en urgence, on se tape l’in­cruste chez des potes pari­siens… et hop nous voilà partis pour un week-end prolongé tota­le­ment imprévu, et qui s’an­nonce inso­lite.

Vendredi matin, run mati­nal du côté des Buttes Chau­mont et des Bassins de la Villette pour prépa­rer un nouveau parcours urbi­run. Comme d’hab je me casse la tête pour rater des photos avec mon petit trépied, mais je m’éclare à courir dans de nouveaux endroits.
L’après-midi, c’est Salon du Running, où je vais remer­cier direc­te­ment mes nouveaux meilleurs amis de Runnin­gHe­roes, et je passe chez Acces­soires-Running qui a offert une cein­ture Fitle­tic pour un concours face­book. Merci. Puis rendez-vous au siège d’Asics France à l’autre bout de Paris (je suis le roi du métro) pour récu­pé­rer la tenue qui devra être portée pendant le run du dimanche matin.

                                                    
La grande classe : nouvelles chaus­sures Noosa FF Flyte­Foam (paraît qu’on vole avec, mais je pense qu’ils exagèrent un peu chez Asics), short, t-shirt, legging et veste, le tout noir et très élégant. Impa­tient de tester.

La jour­née se termine avec un très sympa­thique apéro-bière avec Cédric, ambas­sa­deur urbi­run borde­lais, qui est venu courir le mara­thon.

Le samedi soir, retour au siège d’Asics pour une pasta party avec les Asics Fron­trun­ner France, qui m’ac­cueillent dans leur groupe pour la soirée et la mati­née du lende­main. Pasta et eau pour les membres du team qui pren­dront le départ du mara­thon, pasta, vin rouge et bière pour les autres, c’est plus festif, même si un run est prévu très très tôt…
      

Et effec­ti­ve­ment le réveil sonne à 4h30, après moins de 3 heures de sommeil…Ca pique les yeux, la tête, et le reste… En taxi, je traverse tout Paris, pour rejoindre la Porte d’Au­teuil. Sur les trot­toirs de nombreux fêtards pour qui c’est encore samedi soir, alors que pour moi c’est assu­ré­ment dimanche matin.

Les membres de l’équipe Asics qui ne courent pas le mara­thon sont là, dont plusieurs n’ont même pas été dormir… Ah jeunesse insou­cian­te… Il est 5h30, il fait nuit noire. On nous explique que le but est de tour­ner un film (dans la nuit ?) (pour le voir c’est tout en bas) et d’ar­ri­ver les premiers sur la ligne d’ar­ri­vée (c’est sûr que pour ça, vaut mieux partir 3h avant les Kenyans, et au km32… bien vu).

Et c’est parti pour les 10 derniers km du mara­thon de Paris, à travers le Bois de Boulogne. Les camé­ras sur les vespas nous tournent autour. On court et recourt, on simule stret­ching et autres exer­cices, alors qu’on veut juste courir. Encore, toujours…

Les dernières pros­ti­tuées de la nuit (ou les premières du matin) nous encou­ragent, même un(e) en se claquant les fesses panta­lon baissé (ce qui fait le même bruit que des applau­dis­se­ments donc c’est parfait).
Des lapins s’en­fuient devant notre foulée à laquelle ils mettent pour­tant la honte.
Les béné­voles installent les stands de ravi­taille­ment et d’im­pres­sion­nantes montagnes de bouteilles et de fruits.
Passage devant le magni­fique bâti­ment de la Fonda­tion Louis Vuit­ton lorsque le ciel vire au bleu sombre qui précède l’aube.
Je suis bien, à l’aise. J’aime courir. Même après une si courte nuit. Je suis là, à ma place… et je rêve de me sentir un jour aussi bien en fran­chis­sant le km40 d’un mara­thon.
Puis c’est le fameux dernier rond-point, et nous voilà au pied de l’Ave­nue Foch, le km42, et la ligne d’ar­ri­vée juste devant nous, qui ne masque pas la majesté de l’Arc de Triomphe derrière lequel le soleil se lève douce­ment dans un ciel magni­fique­ment oran­gé… C’était ça le côté VIP du week-end, je le sais main­te­nant.
             

Un bon buffet petit déj dans le bus Asics à essayer de me réchauf­fer et d’ar­rê­ter les trem­ble­ments qui m’as­saillent, dus sans doute plus au manque de sommeil qu’au froid. Je tremble telle­ment que je me verse même le thé dessus. Un vrai petit vieux. 
Les membres du team qui font la course sont là, et viennent rece­voir les derniers encou­ra­ge­ments de leurs coéqui­piers. Les objec­tifs sont divers et variés, mais la tension et l’im­pa­tience sont les mêmes pour tous. Des dossards qu’on épingle, des sourires, des mains qui claquent, des acco­lades. Je me fais discret, je ne suis qu’un invité. Je ne veux pas inter­fè­rer pas dans leur histoire.
                                 

Mais je les envie. J’ai envie de sentir à nouveau cette anxiété et cette impa­tience, et de fouler à nouveau ces 195 derniers mètres d’un mara­thon, qui sont juste là devant moi, et qui j’en suis sûr n’existent que pour pouvoir profi­ter du moment, et «  kiffer  » un peu plus…

Nous assis­tons au départ sur les écrans de télé­vi­sion, puis prenons tranquille­ment la direc­tion du Troca­dero et de la Tour Eiffel. Kilo­mètre 29, les quais de Seine. Les souve­nirs de 2016 sont là, ce ravi­taille­ment alors que j’étais déjà dans le dur, avais-je vu la Dame de fer lorsque mon corps était en mousse, je ne sais plus. Je me perds dans mes pensées, mes envies. La Tour Eiffel s’en fout, et pointe majes­tueuse dans le ciel bleu, derrière les arbres verdoyants des quais de Seine.

Quelques coureurs en chaise roulante précèdent encore les leaders, puis ils arrivent. Impres­sion­nants de légè­reté, de faci­lité dans la foulée, malgré les visages marqués par la chaleur. La tête de la course passe devant nous en quelques instants, fonçant vers un mur qu’ils ne verront pas.
  

Retour à l’es­pace ASICS, à une ving­taine de mètres de la ligne d’ar­ri­vée. Le tapis vert est là, prêt à rece­voir des centaines de milliers de pas, qui tous auront leur propre signi­fi­ca­tion, leur propre valeur.

Le premier à le fouler est le Kenyan Lonyan­gata, qui en termine en 2h06 sous une pluie de confet­tis verts et blancs. Le mara­thon est terminé. Il commence vrai­ment pour des dizaines de milliers de coureurs.

L’équipe ASICS se déplace au km 40, pour animer une fan zone. Les coureurs qui passent me paraissent lents, très marqués, certains lourds, et pour­tant c’est le sas des 3h qui défile. Mon dieu, à quoi dois-je ressem­bler lorsque je suis là, sur la route, avec mon 3h45…

Leur épui­se­ment m’ef­fraie, leur sourire m’en­thou­siasme, leur souf­france et leur plai­sir m’at­tirent.

Soula­ge­ment et frus­tra­tion d’être de ce côté-ci de la barrière se mêlent, avant que je ne quitte l’équipe ASICS avec la certi­tude encore plus profonde que je repren­drai le départ d’un mara­thon, bien­tôt…
Et de l’écrire quelque jours plus tard me fait encore fris­son­ner d’émo­tion et d’en­vie…
Quelle expé­rience magique…
(Contre la drogue, chacun peut agir, appe­lez Drogue Info Service au 42 195)

Merci Runnin­gHe­roes et Asics­France / ASICS­Fron­tRun­ners­France 
(et pour suivre leurs aven­tures sur insta­gram, c’est ici)

                                                     

La vidéo du run du matin très tôt dans la nuit, par LaClef­Pro­duc­tion

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