Etape 8 - Lüdernalp-Bern - 42.3km (total 255.6km) / +942D+ (6’850m) - ponts 4 (55) - cailloux dans la chaussure 2 (5).    Celle où j'ai vu des lamas, un chevreuil  et un ours,…

swiss.crossing - Etape 8/12

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Etape 8 – Lüdernalp-Bern – 42.3km (total 255.6km) / +942D+ (6’850m) – ponts 4 (55) – cailloux dans la chaussure 2 (5).

Celle où j’ai vu des lamas, un chevreuil  et un ours, et où j’ai appris que j’étais tonton pour la 5e fois..

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Départ dans la grisaille à nouveau. Le brouillard est si épais que je n’arrive pas à déterminer s’ il pleut ou si c’est l’humidité du brouillard.

La météo du jour, ce n’est pas le Pérou, mais dès le premier kilomètre je croise un troupeau de lamas. Je me dis que c’est bon signe.

Juste après, j’apprends que je suis tonton pour la 5e fois : ça s’annonce vraiment comme une journée spéciale.

Je commence par monter dans la forêt, avant de redescendre à travers des prairies détrempées, des alpages et des forêts. jusqu’au 7e km à peu près, sir un parcours un peu vallonné. À partir de là, je cours sur une route forestière pendant 3–4 km, avant d’entamer la descente vers Emmenmatt, au fond de la vallée.

Dès le 11e km, je remonte sur l’autre côté de la vallée, il pleut cette fois-ci j’en suis sûr, et le vent s’est levé. La pente est raide, dans la forêt, entre racines et boue, le rythme n’est pas très élevé.

Il me faut 6 km pour atteindre le sommet de Blaseflue (alt. 1'118m) au milieu d’une forêt de hauts sapins, noyés dans le brouillard. J’y aperçois furtivement un chevreuil. Et en même temps je me suis dit que si quelqu’un a peur des esprits, des elfes, des sorcières, des fantômes, des animaux, des bruits, de la forêt, ou de quoi que ce soit d’autre, je lui déconseille vivement de venir par ici avec cette météo.

Je bascule de l’autre côté et je redescends à travers la forêt qui rapidement fait place à des alpages. Quelques vaches surgissent du brouillard avec en arrière-fond une vallée qui s’ouvre un peu plus, et le temps semble se lever un peu.

Ça descend raide, et je pense que d’avoir couru beaucoup dans les prairies mouillées ce matin, me provoque de désagréables démangeaisons dans les pieds, c’est très agaçant. Au village d’Arni par chance je trouve une fontaine ce qui me permet de me désaltérer, et d’y tremper mes pieds, pour les laver ainsi que le bas de mes jambes, ce qui me fait un grand bien.

Je continue sur une route de campagne en légère descente en direction du village de Biglen, où j’avais passé 3 semaines d’armée il y a 25 ans. Le restaurant Bären où j’espérais faire une pause, comme à l’époque, est malheureusement fermé aujourd’hui. Je continue donc un petit peu et je me trouve un abri au stand de tir, à la sortie du village, pour picniquer au sec et sans vent, après 24km.

Après une demi-heure de pause, je me remets en route. Il me reste 17 km à faire, mais les grosses difficultés de la journée sont derrière moi.

Et en effet, à partir de là, je cours principalement en faux plat descendant, à travers des petits villages, puis les petites villes qui constituent les faubourgs est de Berne. 

Le temps s’est asséché, mais pas vraiment découvert, et j’avance pas trop mal au vu des km et du dénivelé déjà parcouru.

J’ai un petit coup de mou autour des 35–36e km, mais heureusement c’est toujours légèrement en descente (celui qui a imaginé ce tracé est un petit malin… hihi c’est moi)…

Après une dernière descente bien raide par un escalier, j’aperçois le clocher de la cathédrale de Berne. 39 km, je suis presque arrivé. 

J’arrive par le côté de la fosse aux ours, et je descends au bord de l’Aar pour essayer d’en apercevoir. Et j’ai de la chance, j’aperçois un bel ours brun.

Je remonte parc les escaliers jusqu’au pont, ça pique… je traverse, et je pénètre dans la vieille ville de Berne, toute pavoisée, avec ses rues en arcade, c’est absolument magnifique. 

Je remonte Gerchtigkeitstrasse (Rue de la Justice), jalonnée de belles fontaines surmontées de statues colorées, qui tranchent avec les façades beige des bâtiments. La Vieille ville de Berne est un des plus grands ensembles d’architecture médiévale conservée en Europe, avec près de 6km de rues, dont la plupart avec des arcades. Je continue jusqu’au Zytglogge, la Tour Horloge, dont le mécanisme médiéval fonctionne encore, puis je me retrouve devant le Palais fédéral, siège du Parlement et du Gouvernement suisse.

Je le contourne pour atteindre à l’esplanade, qui offre une belle vue sur le quartier de Marzili, et l’Aar. Quelques dernières photos, mais je n’en ai pas terminé.

En effet, je constate que j’en suis à 41,2 km, et comme mes jambes semblent aller encore pas trop mal, étonamment, je décide de faire un petit détour pour ajouter ce km qui me permettrait d’avoir couru la distance marathon aujourd’hui, distance que j’atteins quasiment pile-poil en arrivant devant l’hôtel. C’est quand même pas mal organisé tout ça.

J’y retrouve mon amoureuse, on sort se manger une délicieuse pizza au restaurant Marzilibrücke.

Demain repos, ça fera pas de mal…

Logement : Auberge de jeunesse, Berne, au pied du Palais fédéral, vue sur l’Aar…

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