swiss.crossing - Etape 2/12

Au réveil je constate avec bonheur, qu’il fait encore plus beau temps qu’hier. Pas un nuage, bleu parfait. La chance me colle aux baskets ? 

Je constate avec soula­ge­ment que ce matin l’hô­tel n’est plus aussi désert que hier, et du coup c’est bien moins glauque. Petit-déj varié, avant de me repo­ser encore 1h dans la chambre.

Je prends le départ vers 9h30, et quitte la petite ville de Heri­sau qui se réveille lente­ment. Je découvre d’autres quar­tiers, dont les bâti­ments admi­nis­tra­tifs en grosses pierres, et aux façades peintes.

Puis en moins d’un kilo­mètre, ça commence pour de vrai : je me trouve dans une petite forêt, où le chemin monte déjà bien raide. Cela va conti­nuer comme ça pendant une dizaine de kilo­mètres.

Je ne cours pas vite, mais je me sens bien, et rapi­de­ment je sors de la forêt pour me retrou­ver dans des prai­ries magni­fiques, très vallon­nées, qui offre une vue à 360° sur d’autres vallées du même genre, et au fond à l’Est, sur les sommets ennei­gés du massif du Säntis.

C’est vrai­ment un paysage très agréable, qui change beau­coup de celui des Alpes auquel je suis habi­tué, où les montagnes sont beau­coup plus présentes et plutôt que d’ou­vrir l’ho­ri­zon, sauf à monter tout en haut, elles ont tendance à le fermer.

Ces prai­ries vallon­nées, sont d’un vert écla­tant, et la plupart ont été fraî­che­ment fauchées. Dans les autres, des vaches à la robe beige grisée et unie, typique­ment appen­zel­loises, paissent en me regar­dant passer (je me sens un peu comme un train, faudra que j’en parle à mon psy).

C’est mal plat, je n’avance pas vite, occupé que je suis à admi­rer le paysage, et à prendre des photos (tu en convien­dras c’est une excuse bien pratique, mais néan­moins réelle).

Lorsque je passe la marque des 1000 m d’al­ti­tude, à Högg, je dois traver­ser un champ, au milieu des vaches. Celles-ci me regardent d’abord avec perplexité, puis se mettent à me suivre. Je leur dis que je vais pas mal loin, que j’au­rai de la peine aller au bout, et que je ne pense pas qu’elles puissent le faire, même si elles ont 4 pattes. Elles semblent comprendre puisque au bout d’un moment elles renoncent à leur projet.

C’est peu après que j’at­teins le point culmi­nant de l’étape du jour, à Sitz où le restau­rant est fermé, mais je m’as­sieds quand même (Sitz = siège auf deutsch, oui, rigole, merci), pour profi­ter un moment du paysage. C’est aussi la station supé­rieure d’un petit télé­ski. Je redes­cends donc par la piste, au fond de laquelle je quitte le canton d’Ap­pen­zell Rhodes-Exté­rieures pour entrer un nouveau dans celui de Saint-Gall.

Je redes­cends à travers champs, jusqu’au village de Sankt-Peter­zell mais, où je fais une pause. Petit pique-nique acheté à l’échoppe du village, que je déguste au soleil sur un banc public dans la cour du prieuré, au pied du clocher.

Après 1h de pause, je me remets en route, et je suis direc­te­ment bien servi par une montée très raide juste à la sortie du village.

Je passe près d’une belle ferme, à la façade joli­ment peinte, et à la ferme suivante je me permets de voler un peu d’eau dans la fontaine, puisque la fontaine du village n’était pas potable.

Ça redes­cend briè­ve­ment, assez sèche­ment, puis j’entre dans une forêt, je fran­chis le petit pont et c’est reparti pour une montée de presque de 300m de déni­velé. A nouveau prin­ci­pa­le­ment à travers ces magni­fiques prai­ries, et je ne cesse de me retour­ner pour profi­ter du paysa­ge… Je n’en suis qu’au 2e jour et je trouve vrai­ment la Suisse magni­fique.

Je cours dans une carte postale, il n’y abso­lu­ment pas d’autre mot que celui-là pour décrire l’en­vi­ron­ne­ment et le décor de ce run.

J’at­teins le sommet de la montée à Chur­firs­ten, et t je commence le dernier tronçon de ma jour­née, avec la descente en direc­tion de Watt­wil.

A travers champs, fraî­che­ment fauchés, qui sont en train d’être ratis­sés, certains à la main (si, si), d’autres avec des trac­teurs. Quelques marches bien raides dans une forêt, et me voilà à Watt­wil, qui occupe le fond d’une vallée où coule la Thur. 

Petit ravito et je m’ins­talle l’hô­tel.

J’ai adoré les paysages de cette jour­née, mais du coup j’ai rare­ment pu courir avec un rythme régu­lier. 

Je ne me sens pas trop fati­gué, même si les jambes font un peu mal… Mais ça y est, la «  mise en jambes  » est termi­née, et demain ça commence sérieu­se­ment avec 3 grosses étapes consé­cu­tives, et cela sera aussi la toute première fois que je ferai 3 sorties longues à la suite…

Petit apéro solo sur un banc public, au soleil … tout en écri­vant tout ça, avant de rentrer souper à l’hô­tel.

Loge­ment : Hôtel Löwen Mote­lina, Watt­wil

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