Run trips (français) / 10/06/2021
Run trips / 10/06/2021
swiss.crossing - Etape 10/12
Etape 10 – Guggisberg-Charmey – 30.4km (total 315.8 km) / 965m D+ (8'888m, Everest battu) / 21 ponts (82) / caillou dans la chaussure 1 (6).
Celle où j’ai franchi la barrière de rösti (ou röstigraben, selon de quel côté tu es de dite barrière), et j’ai couru avec des vaches.
Pour en savoir plus sur l’aventure swiss.crossing Lake2Lake, c’est ici
Beau soleil au réveil, ça change. Et ça commence par une descente bien dure et raide sur 2 km, ça aussi ça change. Mais la pent est telle, que je n’avance vraiment pas plus vite que si je montais… et les genoux couinent un peu…
Évidemment, arrivé en fond de vallée, il faut remonter à peu près la même pente de l’autre côté. Au début cela se passe pas trop mal, sur une route de campagne, puis je rentre dans la forêt, et là je constate que malgré le soleil, ce sera une journée très boueuse.
À mi-chemin de cette ascension, j’atteins une route forestière, qui est plate sur un bon kilomètre, ce qui me permet de courir avec un peu de vitesse et de retrouver quelques sensations.
Puis c’est reparti dans les forêts bien raides, et les alpages boueux et bouseux. Au vu de la difficulté, et de la lourdeur du terrain, je n’avance vraiment pas vite, il me faut presque une heure pour atteindre le premier sommet à Brönnti Egg (alt. 1'203m).
Et ça redescend, toujours dans le même terrain, sauf un petit bout de route, sur laquelle je prends un peu de vitesse, et je passe un enclos avec un troupeau de vaches, qui se mettent à courir avec moi le long de la route. C’est très marrant, et il y en a même une qui descend le champ de plus haut pour rejoindre cette joyeuse troupe, et qui doit freiner des quatre fers dans l’herbe boueuse pour ne pas défoncer la clôture et me tomber dessus. Magnifique dérapage parfaitement maîtrisé… faut dire qu’elle a un 4×4.
Un peu plus bas, juste avant d’arriver à Zollhaus, je passe à côté d’un enclos avec des petits veaux, qui sont pris de panique par ma présence, et se mettent à courir loin, défoncent la clôture électrique, glissent tombent, et rentrent dans leur étable, dans un tintamarre de petites sonailles. Je m’approche de la ferme pour essayer de voir si il y a quelqu’un, et les informer que l’enclos est cassé et que les veaux sont rentrés, mais je ne trouve personne. Tant pis, je poursuis mon chemin, apparemment les veaux ont plus envie d’être dans leur étable que s’enfuir.
J’arrive à Zollhaus, au 10e km, point de confluence de la Singine chaude et de la Singine froide, également frontière entre le canton de Berne et le canton de Fribourg, et limite officielle du röstigraben, barrière de rösti, limite linguistique entre la Suisse alémanique et la Suisse romande.
À partir de là, je remonte le cours de la Singine chaude en direction du Lac Noir (la rivière n’est pas chaude, elle doit simplement son nom au fait qu’elle sort d’un lac dont la température est légèrement plus élevée que le lac d’où s’échappe la Singine froide dans une autre vallée voisine).
C’est un joli sentier, beaucoup moins boueux qu’avant et beaucoup moins raide. Je le remonte, pendant environ 6 km. C’est plutôt sympa et ça fait du bien de pouvoir avancer.
Arrivé au Lac Noir, je pique-nique sur un banc au soleil profitantdu panorama sur le, lac et les belles montagnes en arrière plan. .. Il me reste environ 13–14 km, dans 400 mètres de dénivelé avant d’arriver à destination.
Comme après chaque pause, la relance est particulièrement laborieuse, même sur le plat du bord du lac. Au km 18 ça commence à monter, et bien raide. C’est une route de montagne gravillonnée, donc je ne peux pas mettre mon rythme très lent sur le dos du terrain, qui pour une fois est tout à fait courable. Je n’avance pas vite sur cette première moitié de la montée.
Lorsque j’arrive dans l’alpage, ça monte un peu moins, et j’avance dans une magnifique vallée assez étroite, entre alpage et sapins.
Il y a moins de 3 km de montée, pour atteindre le petit col de La Balisa, mais plus de 400 m de dénivelé. J’atteins ainsi le point culminant de la journée.
Il ne me reste plus qu’à descendre en direction de Charmey, par le val du même nom. La route de montagne laisse rapidement place petit sentier extrêmement boueux dès que je me retrouve dans la forêt. Il y a même plusieurs torrent à franchir à pied (ça rince un peu les godasse), et lorsqu’il s’agit de traverser des alpages, avec des troupeaux de vaches au milieu du chemin, ce n’est pas moins boueux, et là on sait que lorsqu’on met les pieds dans les trous et toute cette tchaffe, ce n’est pas que dans de l’eau.
Sur l’alpage de Pré de l’Essert, une petite chapelle trône sur une butte, et donne une joli point de vue sur le val-de-charmey à droite et sur un autre vallon sur la gauche.
Au fil de la descente, j’aperçois furtivement, sur l’autre rive de la vallée, l’abbaye de la Valsainte.
Je continue sur des sentiers fraîchement fauchés, jusqu’au petit village de Charmey, et je installe dans un gîte appelé La Grange, magnifiquement rénovée et décorée. J’ose à peine aller prendre une douche, et que dire de laver mes chaussettes et le reste. J’ai laissé mes chaussures à l’entrée je crois que je vais aller les mettre dehors avant qu’elles n’empestent toute la maisonnée.
Logement : La Grange, Charmey
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