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Run-trip / test 2 - jour 2/2 - Thoune-Berne

Précis comme un coucou pour cette deuxième étape. Je quitte la Rathaus­platz de Thoune à 9h pile, et j’em­boite le cours de l’Aar sur la rive droite.

35km au programme, plutôt plats, jusqu’à la capi­ta­le…

Et combien de traver­sées de la rivière ?…

(pour l’étape 1, c’est par ici).
Le projet pour lequel je fais ces «  tests  », c’est ici.

 

Aucune douleur au réveil, pas de cour­ba­tures malgré la distance, le déni­velé, et le sac hier (5.5kg envi­ron). En pleine forme, j’ai de bonnes sensa­tions et un bon rythme, toujours mon sac sur le dos…

Je traverse l’Aar une première fois après 4km et me retrouve sur la rive gauche, hors de la ville cette fois, sur un large chemin en forêt.

Nouvelle traver­sée sur un pont ferro­viaire où je manque de passer à l’eau telle­ment je sursaute lorsque l’In­ter­city de 9h41 passe en trombe à peine à 2m de moi…

Du coup, rive droite à nouveau. Le sentier se fait plus étroit dans la forêt, éclairci de loin en loin par de petites plages. De l’autre côté, la rive est faite de petites falaises desquelles pendent arbres et plantes, comme dans une jardi­ne­rie… Un canot pneu­ma­tique passe…

Un pont, rive gauche, le petit hameau de Jaberg. Montée légère, à travers champs, quelques grosses fermes gardées par des vaches… c’est le point le plus haut du jour

Puis redes­cente assez raide à travers la forêt, une nouvelle traver­sée de l’Aar, et me voilà aux Bains de Munsin­gen, la piscine en fait, qui jouxte la rivière.

16km, il est temps de faire une petite pause… Il fait assez frais, je m’at­tarde pas trop, et je repars après une tren­taine de minutes

La relance est diffi­cile : jambes dures et tête molle… Mais niveau diges­tion, suis content, de nouveau aucun problè­me… faut vrai­ment que je mange peu…

Le sentier sur la rive droite est plus étroit, dans les bois, et les petites plages sont en galets et non plus en sable…

Encore un pont : rive gauche. Longue ligne droite sous un tunnel d’arbres. J’ai un très bon rythme, je fais les km 21 à 24 à moins de 5’30 au km… au vu des km engran­gés depuis hier matin, et du sac, suis très très content

Et tout cela me mène au Pont d’Au­guett­brügg, un large pont couvert en bois, qui servait autre­fois au passage des chariots et des voitu­res… mais qui est main­te­nant unique­ment piéton…

Et hop, une traver­sée de plus… Rive droite. Muri bei Bern… «  Bern  »… cela veut dire qu’on approche

Je me fais une petite pause sur une plage après 26km… et juste après, je remarque un bateau qui traverse. C’est en fait un bac : une barque plate, atta­chée à un cable, et qui passe d’un côté à l’autre de la rivière simple­ment par la force du courant… 

Du coup, pas ques­tion d’at­tendre le prochain pont pour traver­ser : 2 francs dans la tire­lire, et je teste ce mode de trans­port origi­nal (du coup, j’avoue, il y aura une traver­sée “non courue”…)

Et c’est donc sur la rive gauche, dans la forêt, que je m’ap­proche de Berne, tout comme les quelques nageurs pas frileux qui se laissent porter par le courant, qui court moins vite que moi, nana­na­nè­re…

J’entre dans Berne face aux Bains publics de Marzili, au pied du Palais fédé­ral. Restant sur la rive droite, je passe sous le beau pont métal­lique de Kirchen­berg, et m’en­fonce dans les bois, en pleine ville, sur un petit sentier, face au petit barrage qui dévie une partie des eaux de l’Aar depuis le 13ème siècle, pour alimen­ter le quar­tier de la Matte.

Et lorsque je ressors de la forêt, me voilà au pied du Parc des Ours. Logique… et ils sont là… Deux beaux ours bruns, symboles de la ville depuis 1441, qui rappellent la légende selon laquelle le Comte Berch­told von Zährin­gen, fonda­teur de la ville, en a capturé un vers 1191… Les ours, Bären en alle­mand, sont les symboles de la ville, mais ne sont pas à l’ori­gine de son nom. On s’ac­corde à dire que le nom de Berne vient plutôt du celte Berna, signi­fiant “fossé”, et effec­ti­ve­ment, force est de consta­ter que les magni­fiques méandres de l’Aar au coeur et aux alen­tours de la ville forment un vrai fossé… 

Allez, je la traverse une dernière fois, sur le plus vieux pont de la ville, l’Un­ter­tor­brücke, et je vais saluer la statue du “Coureur”, un lancier en rouge et noir, accom­pa­gné d’un petit ours, qui trône sous un immense marron­nier sécu­lai­re…

Il est temps de quit­ter le bord de l’eau, et je remonte vers la vieille ville, ses arcades, ses fontaines ornées de person­nages de la Renais­sance, et ses façades en grès bien conser­vées, qui font de ce grand ensemble, uniforme sur plusieurs rues, un des témoi­gnages les plus excep­tion­nels de l’ar­chi­tec­ture des villes au Moyen Âge en Europe. 

Je passe au pied de la Zytglogge, la Tour horloge, dont le méca­nisme moyen­na­geux fonc­tionne encore, puis la Käfig­turm, ancienne tour prison deve­nue centre cultu­rel, pour rejoindre le Palais Fédé­ral, siège du Parle­ment et du Gouver­ne­ment suisses, qui domine une place sur laquelle jaillissent parfois au hasard 26 jets d’eau repré­sen­tant tous les cantons. Je passe sous les arcades du Palais, et en termine sur l’es­pla­nade.

A mes pieds le quar­tier de Marzili et l’Aar que je viens de longer sur 35 kilo­mètres… et de traver­ser… 9 fois… dont une fois en bac…

Je me sens fati­gué (normal non ?) mais plutôt bien… Le repos sera bien­venu, mais cela s’est bien passé, j’ai une moyenne de presque 10km/h sur une telle distance avec un sac sur le dos, et au lende­main d’un 30km, cela me va…

Bref j’ai bien appris en ces 2 jours, une nouvelle fois, sur mes capa­ci­tés, sur l’ali­men­ta­tion… et tout se confirme :

  • j’en ai très envie (traver­ser la Suisse en courant)
  • la répé­ti­tion va être dure dure
  • ca va être très dur… mais c’est… pas hors de portée

Il va bien­tôt être temps de vrai­ment se déci­der…

(POUR L’ETAPE 1, c’est par ici).

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