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50km le jour de mes 50 ans...

Le 21 janvier 2021, j’ai eu 50 ans…

En géné­ral, quand j’ai fêté mon anni­ver­saire sur des dizaines, c’était amis par dizaines, bières, etc. par centaines, etc, etc… Bref tu vois le genre…

Mais cette année, impos­sible de faire une soirée Fifties, ni une soirée cinquan­taine, vu que c’est clai­re­ment plutôt la quaran­taine qui est à la mode…

 

Mais je voulais malgré tout rendre ce jour spécial. Il est plus que certain que je n’au­rai pas 2 fois pile 50 ans

Cela faisait 2–3 mois que cela me trot­tait dans la tête, pendant mes runs. Ca allait, ça venait… et ça avait fini par partir : c’est trop, laisse tomber, une conne­rie à te bles­ser, surtout sans entraî­ne­ment spéci­fiquemon dernier mara­thon datant d’avril 2019 à Rotter­dam

Mais 3 jours avant, comme ça d’un coup, en courant dans la nuit, c’est revenu. Très clair. Je devais le faire. Courir 50km pour mes 50 ans, et le jour même, et tant pis si c’est dans 3 jours.

J’ai donc mangé des pâtes, passé 2 jours sans courir, et plani­fié un itiné­raire.

Et le matin du 21 janvier, j’ai pris le train, et je suis parti à envi­ron 50km de chez moi, avec mon sac à dos, 2 litres d’eau, un demi-litre de bois­son isoto­nique, 3–4 barres de céréales, 3–4 pâtes de fruits, un coupe-vent et des gants.

Etran­ge­ment sans trop de stress. 

Je n’avais pas d’objec­tif temps, ni de vitesse. Je voulais juste marcher le moins possi­ble…

Premier objec­tif : ne pas aller trop vite, ne pas dépas­ser les 11km/h pour tenir la distance. Et je m’y tiens. Je m’épate d’être aussi disci­pliné parce que je me sens en pleine forme, et les condi­tions sont parfaites. 

10km le long du Lac Léman pour commen­cer, je vois très au loin le massif des Dents-du-Midi, au pied desquelles je dois arri­ver. Je croise une four­chette géante plan­tée dans la soupe, Fred­die Mercury, et le Château de Chil­lon

Je traverse la plaine du Rhône et la réserve des Gran­gettes, avant de traver­ser le fleuve sur un magni­fique pont métal­lique où je m’ar­rête une nouvelle fois prendre des photos que j’ai déjà par dizai­nes… Je passe le semi-mara­thon au Bouve­ret, au bout du lac (c’est là que devrait être l’ar­ri­vée de mon projet à la con), en un peu moins de 2h… Je suis content de tenir le rythme que je me suis imposé, lent, mais je me convainc que je n’ai pas d’autre option pour aller au bout.

25km… je me tape un runner’s high magni­fique en remon­tant les rives du Rhône jusqu’au Château de la Porte du Scex, tota­le­ment seul, chan­tant à tue-tête, mais je parviens à ne pas trop accé­lé­rer… La confiance est énorme, je n’ai aucun doute

C’est après le tren­tième, dans la plaine, à l’ap­proche de la petite ville d’Aigle, que je commence à piocher. Je mets ça sur le vent qui s’est levé, de face. Logique. Mais je sais qu’il n’y a pas que ça. Au sortir de la ville, après 36km, je sens bien que c’est là que ça commence vrai­mentJe ne doute pas, mais je commence à souf­frir… Je marche une cinquan­taine de mètres pendant le 38ème km, et un cheval semble se moquer de moi, alors je recom­mence à courir… Je constate que je perds ma luci­dité lorsque je suis convaincu que je vais faire le mara­thon sous les 4h, alors qu’il me reste 3 km et 13 minu­tes… Inca­pable de calcu­ler correc­te­ment. Mauvais signe. Mais cela me fait rire plus que me déses­père

J’ar­rive à Illar­saz, km 42, et là, sur un autre pont sur le Rhône j’ai le plai­sir de voir Silvia mon amou­reuse, et mon ami Stéphane, qui m’at­tendent depuis 40 minutes, pour me faire la surprise de m’en­cou­ra­ger un peu. J’ai une petite larme à l’oeil en les recon­nais­sant… mais j’ar­ri­ve­rai à la faire sécher avant d’ar­ri­ver à leur hauteur… sinon, j’au­rais craqué… Agréable petite pause de 4–5 minutes avec eux. J’ai mal aux jambes et plus beau­coup de jus, pour­tant je sais déjà que j’irai au bout. Leur présence finit de me convain­cre… 

Mais lorsque je repars, il me faut moins de 500m pour savoir que cela va être compliqué. Je passe le mara­thon en 4h06, mais j’ai terri­ble­ment mal aux jambes… Je peine à atteindre les 9km/h, puis les 8… Je revois mes 2 suppor­ters à moins de 4km de l’ar­ri­vée… Je marche 2–3 fois, je trot­tine péni­ble­ment à 7.5–8km/h. Y a plus rien dans les jambes, les mollets me font mal… et j’en ai un peu marre, mais ça va. Je sais plus trop en fait…

Je traverse Monthey, où je cours si régu­liè­re­ment, à une allure de tortue, heureux que personne ne me recon­naisse, et personne ne sait pourquoi je trot­tine en boitillant… 

J’ap­pré­cie cette sensa­tion, d’être “à part”. Je suis le seul (enfin j’en suis presque sûr) à avoir couru 50km aujour­d’hui, et personne ne le sait parmi les gens que je croi­se…

Et voilà, j’ar­rive à la gare, d’où je suis parti ce matin… il y a 5h10 (de course effec­tive).

Les 50km (50.6) sont dans la boîte. 

Dans les jambes, dans la tête, dans le coeur. 

Je suis fier, mais serein, sans exci­ta­tion parti­cu­lière. J’ai rendu ce jour spécial, je ne l’ou­blie­rai pas, même si j’au­rais aimé le parta­ger autre­ment…

Je suis très content de l’avoir fait, et en même temps, je trouve ça plutôt ridi­cule et vain, mais ça m’amuse

De là à le refaire régu­liè­re­ment, je sais pas… je ne pense pas être fait pour des efforts d’aussi longue durée, et j’en ai vrai­ment chié les derniers 10km…

Mais cela m’a apporté confiance pour mon projet à la con. J’ai tenu sans trop de souci 35km avec mon sac de 4.2kg sur le dos, une nouvelle fois… En prenant le temps, je la traver­se­rai cette Suisse… et comme je le pres­sens, cela me confirme que la fatigue mentale sera sûre­ment plus dure à gérer que la fatigue physique, et l’ef­fort lui-même… 

Bref, un bon anni­ver­saire, et merci infi­ni­ment à mes 2 suppor­ters…  VOUS ETES LES MEILLEURS ! !

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