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Courir est un voyage

C’est un voyage, dont on ne sait où il va nous mener le jour où l’on commence, et dont on ignore la nature même de «  voyage  »…

Mais c’est un vrai voyage.
Initia­tique.
Comme beau­coup de voyages.
Un voyage en soi, avec soi, pour soi.

Vers nulle part, vers ailleurs, vers partout, vers soi, vers l’autre.
Lorsqu’on court on découvre des lieux impro­bables, des endroits magni­fiques, des paysages insoupçon­nés, des ici qui ressemblent à des ailleurs.

Lorsqu’on court on sourit à tout le monde, à personne, on fait signe, on tape dans la main gluante de sueur de quelqu’un, on enlace un ami, un frère, un inconnu, après une ligne d’ar­ri­vée.
Y en a-t-il une d’ailleurs, d’ar­ri­vée, lorsqu’on court ?

On part, mais on ne s’éloigne pas.
On se rapproche. De soi. On est. On naît.

Jamais je ne regret­te­rai d’avoir un jour commencé à courir, moi qui détes­tais ça.
Courir m’a tant apporté. Des choses que moi seul peux connaître, des moments que moi seul ai vécu, des expé­riences et des émotions que personne ne peut comprendre.
Sauf peut-être un autre coureur, et encore. Juste un tout tout petit peu.
Chacun a son propre chemin.

Oui courir est un voyage. Courir est le voyage. Courir est la desti­na­tion.
Courir c’est ton voyage. Le tien. L’unique.
Courir te rend plus grand et rend le monde plus petit.
Alors, cours, courez, courons, arpen­tons le monde…

Courir ne peut être mal.

A-t-on déjà vu des gens se battre après une course ? Non. Je n’ai vu que des humains sourire, rire, pleu­rer de bonheur, et tomber dans les bras les uns des autres.

A-t-on déjà vu quelqu’un rentrer fâché ou belliqueux d’un entraî­ne­ment soli­taire dans le froid, le vent, et la pluie ? Non. De ces runs là, chacun revient avec le plai­sir, la joie, la satis­fac­tion, et l’en­vie de courir, encore, l’en­vie faire mieux.
De tout faire mieux : de courir mieux, de manger mieux, de dormir mieux, d’être mieux… d’ai­mer mieux…

Courir c’est un voyage.
Courir. Aimer.
Aimer courir.

Aimer.

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